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L'univers de Frank William Batchou

L'univers de Frank William Batchou

Nous vous présentons dans ce blog toute l'actualité sur le Cameroun. Et une ouverture sur le monde... Merci pour vos commentaires et surtout vos critiques constructives


Dans les méandres des vendeurs des stupéfiants à Douala

Publié par Frank William BATCHOU sur 12 Août 2011, 19:27pm

Catégories : #Société

Ce sont des lieux très fréquentés qui attirent de nombreux jeunes. A ses endroits, seuls les gestes font office de communication entre fournisseurs et acheteurs.

 

La consommation des stupéfiants prend une proportion inquiétante dans la ville de Douala. Mieux que quiconque, ses consommateurs connaissent les points stratégiques pour s’approvisionner. Mais où donc ? Notre curiosité nous a conduits ce mercredi 3 août 2011 au marché Congo de Douala. Juste en face du centre d’état civil du coin, une piste non bitumée mène dans le quartier. A notre descente de la moto, nous sommes lorgnés par une sixaine de jeunes dont l’âge oscille entre dix-huit (18) et trente (30) ans. Ce sont des éclaireurs. Toujours prêts à donner l’alerte si le passant à l’air suspect. L’alerte ici est un cri semblable à celui d’un d’oiseau. A l’entendre, il a l’air banal. Et seul le mouvement des personnes, qui ont l’air de hâter leurs pas, peut vous amener à comprendre que quelque chose d’anormale se déroule ici.

Pour ne pas s’attirer de la méfiance et surtout des ennuis, nous nous glissons dans la peau d’un jeune artiste en quête d’un fortifiant. C’est alors que « Joe le boy » comme il se fait appeler, d’un geste de la main, nous demande de venir. « Man, j’ai besoin de quelque chose de fort parce que j’ai un concert dans quelques jours. Et comme je ne suis pas encore performant, il faut dissimuler ma frousse », dis-je en lui présentant un billet de 1.000 Fcfa. Et Joe le boy de répondre dans un argot local après avoir pris de l’argent : « Bérica, no make erreur. If the nié catch you, you don’t know me. Ok ? ». Traduction : « petit frère, ne fait pas d’erreur. Si le policier t’arrête, tu ne me connais pas ». Seul problème, il dira de repasser plus-tard parce qu’il n’a plus de marchandise. D’après un jeune du secteur, « ce geste de Joe permet de savoir si tu es vraiment déterminé. Beaucoup de jeunes viennent parfois nous tester. Si tu repasses, il te donnera ton « tchap ». Très délicat. Autre lieu, la tribune du stade Yoro au quartier Nkongmondo. Le trafic se fait à la tombée de la nuit. Selon notre informateur, le vendeur arrive très souvent aux environs de 19 heures 30. Les potentiels clients peuvent donc consommer aisément leur chanvre indien en se livrant à une partie de jeux de cartes grâce à la lumière de la bougie allumée. Au lieu dit carrière au quartier Dakar, le marché se déroule parfois à ciel ouvert. Quand le besoin du fumeur se fait ressentir, qu’importe la personne, il faut contribuer.

Au terme du tournage d’un vidéoclip à cet endroit, nous sommes apostrophés par un jeunot. Visiblement âgé de vingt-deux (22) ans, il exige qu’on lui donne des pièces pour se procurer une « cigarette » parce que le vendeur est dans le coin. Après avoir perçu une somme de 400 Fcfa, nous sommes stupéfaits face à la qualité de sa cigarette : des herbes qu’il enroulait dans du papier ciment avant de fumer. Ses stupéfiants (chanvre indien, du cannabis…) seraient très brisés par des jeunes qui les consomment à longueur de journées et sans crainte dans l’enceinte de la Camwater, de l’école publique et du lycée bilingue de Deïdo ; à un jet de pierre du commissariat du 9e arrondissement, au stade Mbapé Lépé à Akwa et au cimetière Njoh-Njoh à Bonapriso et au cimetière de Bonadibong, sis à quelques mètres des commissariats du 1er et du 4e arrondissement. Le quartier Makéa vers New-Bell et le lieu dit Dubaï à Akwa ne sont pas en restes.

64% d’élèves consomment de l’héroïne

C’est le résultat d’une étude réalisée en 2008 dans trois établissements scolaires de Douala par Théodore Kommegne, psychologue clinicien. Elle a concerné 1200 élèves des classes de 3e en terminale. Les résultats obtenus laissent pantois : 30% des élèves sont fumeurs ; parmi lesquels 52% sont de sexe masculin. Plus de 75% des enquêtés ont consommé l’alcool dont 28% par curiosité, et 22,2% parce qu’ils sont contents. Bien plus, 5% d’entre eux ont consommé les drogues médicamenteuses. L’héroïne vient en tête avec 64%, suivie de la cocaïne avec 57%, le cannabis 10%. Et une dose de « caillou » coûte 3000 Fcfa. Il va s’en dire que les conséquences sont sévères. C’est pour cette raison que Théodore Kommegne souligne que 9% des élèves ont été exposés au viol, 18,9% ont eu des relations sexuelles non protégées, et 17% renvoyés de l’établissement. Outre ses cas, on a également la recrudescence du banditisme qui survient généralement quand ces jeunes « docteur » en consommation de drogue sont enivrés. Et la cause première de cette ruée massive vers la drogue est, d’après Théodore Kommogne, la recherche du plaisir, la crise d’adolescence, les difficultés de la vie, la publicité et la disponibilité croissante des drogues, la tolérance croissante de la société... Il est temps que les autorités compétentes agissent pour stopper cette montée en puissance des drogues dans cette ville.

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Frank William BATCHOU

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E
<br />  j aime bien ceux qui denonce continuer et merciiiiiiiiiiiii<br />
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A
<br /> GOOD<br />
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P
<br />  l'état ne fait rien. les boufons<br />
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D
<br /> non a sais merde et au vendeur de<br /> mort<br />
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C
<br /> l horreur commence quand cette<br /> saleté commence à cotoyer les cours de recréation...!<br />
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L
<br /> boulot ces boulot,,chante<br /> lautre<br />
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L
<br /> <br /> bon article, risqué également. Mais tu ne dis pas si t'es rentré chez Joe the boy pour récupérer ta marchandise<br /> <br /> <br /> <br />
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