Ascension du mont Cameroun
37 ans comme le « char des dieux » est défié par les athlètes
La course est passée de l’ascension du mont Cameroun à la course de l’espoir avec deux puis quatre années d’interruption dues à la crise économique.
Samedi 20 février 2010. Près milles (1000) athlètes locaux et étrangers se sont donnés rendez-vous à Buea pour prendre part à la course de l’espoir. La 15e édition depuis que cette compétition a changé de dénomination en 1996. Ces athlètes, plus que déterminés, ont pu vaincre le mont Cameroun qui culmine à 4100 mètres par rapport à la mer. Pour y atteindre, les coureurs doivent franchir les trois refuges. Le premier est situé au cœur de la forêt dense et humide à 1875m d’altitude. Sorti de ces bois, les coureurs doivent traverser la zone de savane de cette montagne avec son sol rocailleux pour atteindre le deuxième refuge sis à 2850m d’altitude. A ce niveau, les compétiteurs arpentent la savane arborescente pour atteindre le troisième refuge installé à 3740m. Entre ce refuge et le sommet, il faut franchir la zone aride et désertique du mont. Pour ce qui est de la température, elle baisse considérablement au fur et à mesure que l’on grimpe. Ainsi, elle varie de 18 à 20° au premier refuge, atteint les 10° au deuxième refuge pour enfin dandiner entre 2 et 5° au troisième refuge. Au sommet, elle se stabilise à 0°. Danger ! Au terme de tous les obstacles rencontrés et plus de quatre heures de course, l’édition 2010 de la course de l’espoir a dévoilé son nouveau roi et sa reine. Il s’agit de Joseph Ndiven Wirba (4h36’09) et Yvonne Ngwaya (5h22’25). Ils viennent de la région du Nord-ouest. Lire articles ci-dessous.
Le mont Cameroun, une histoire de course
La première édition de l’ascension du mont Cameroun a été organisée en 1973 sous l’impulsion de la société Guinness Cameroun. Elle était alors baptisée « Ascension Guinness du mont Cameroun » et réservée uniquement aux hommes. Elle a été remportée par le camerounais John Ekama en 5h47’00. Au regard du succès et des retombées publicitaires enregistrés, le promoteur de cette course décide qu’elle sera un événement annuel. Lequel a gagné en notoriété et a fini par attirer des coureurs étrangers. Le premier de ces derniers à se hisser sur la première marche du podium est le britannique Walter Stifter (4h37’00) en 1976. Il a aussi inscrit son nom dans le livre d’or de cette course comme le premier athlète à remporter cette course trois fois de suite (1976, 1977 et 1978). En 1982, la course est ouverte aux femmes. Et la camerounaise Emilia Mojoko Ngondja s’érige alors comme la première reine de la montagne après 5h58’00 de course. Cinq ans plus tard, Hélèn Diamentides de nationalité argentine remporte la course en 5h09’50 et devient la première étrangère à se hisser au premier rang. En 1989, Guinness décide que la course sera dorénavant biennale. Après deux éditions (1990 et 1992), la Guinness abandonne l’organisation de la course. A cause de la crise économique qui sévit. C’est un passage à vide. Plus de compétition.
En 1995, Hamad Kalkaba Malboum alors président de la Fédération camerounaise d’athlétisme convaincs la Guinness de collaborer avec la fédération pour organiser à nouveau l’ascension du mont Cameroun. Il met à contribution le gouvernement camerounais et quelques organismes internationaux tels que : le Conseil international du sport militaire (Cism), l’Unesco et le Comité international olympique. L’ascension du mont Cameroun est rebaptisée « Course de l’espoir » en 1996. Et retransmisse en direct pour la première fois sur la Crtv radio et télé. Depuis le mois de février jusqu’à nos jours, l’aventure poursuit son bonhomme de chemin avec ses hauts et ses bas. Soupçons de détournement de fonds par ci, l’annonce de boycott par là, mauvais traitement des athlètes, des journalistes dormant à la belle étoile… Bref, chaque se déroule avec ses plaintes. Et il en est de même cette année !
Frank William BATCHOU
A Buea