Joel Ntafa : Le rugissement d’un lion ambitieux en Thaïlande

Agé de 23 ans, ce jeune footballeur camerounais évoluant en Thaïlande est doté d’un courage et d’une abnégation à nulle autre pareil sur l’aire de jeu. Zoom sur un roc en vacances au pays.

 

Basile Alog garde de son fils, le souvenir d’un enfant déterminé à atteindre ses objectifs. Coûte que vaille. Ce jeune qui fuguait les cours pour se consacrer à sa passion : le football. Laquelle est devenue au fil des ans, un métier pour Joël Ntafa. « Il s’en sort aujourd’hui et je suis fier de lui », se réjouit Basile Alog. Pourtant, il avait voyait son fils, comme tout bon père, devenir un grand fonctionnaire du pays. Désolation et gêne quand « l’enfant de tous les espoirs » a décidé, en classe de première, « mettre un terme à l’école pour se consacrer au football. L’argent de sa pension, il a acheté les godasses avec. Nous étions gênés au départ parce que, comme tout parent, on avait souhaité qu’il fasse des études pour devenir un grand fonctionnaire. Surtout qu’on a eu beaucoup des aînés comme Mbappe Lepé qui, après avoir brillé, sont morts pauvres. On ne pouvait plus rien ».

 

Depuis lors, le jeune Joël gravit les échelons. Lentement mais surement. Grâce à sa détermination, il se retrouve à As Grand moulin, club de D3 à Douala, où il passe trois saisons. Puis deux saisons successivement à Camrail FC, Senat FC et enfin Persévérance de Yabassi en D2. Bien que défenseur expérimenté de Sing Buri Fc en Thaïlande aujourd’hui, Joël Ntafa a débuté comme avant-centre. Pourquoi cette mutation de poste ? « Un jour, notre défenseur central était malade. Je l’ai remplacé et ma mission était d’empêcher le joueur adverse de nous marquer des buts et dégager quand j’ai le ballon. Je l’ai appliqué comme m’avait demandé mon coach et c’est comme ça que je suis resté titulaire à ce poste jusqu’aujourd’hui », explique-t-il. D’ailleurs, il n’a pas perdu son sens du but. Bien qu’arrivée en mi-saison, il a inscrit six buts. Et ses prouesses, associées à celle de ses coéquipiers, ont permis de sortir ce club de la zone rouge pour le quatrième rang. Son talent va crescendo depuis ses débuts. « Quand on le voyait jouer, il était dans une marge progressive parce qu’ayant joué dans toutes les catégories : poussins, minimes, cadets… sous la houlette des coaches Charlemagne Ebonguè, Christian Nyose et la mienne. C’est pourquoi, il n’a pas de problème d’adaptation. Je suis fier de lui », témoigne son ancien entraîneur Eric Capello.

Agé de 23 ans seulement, « Taïga » comme on l’appelle affectueusement en Thaïlande gère la défense avec maestria comme son idole Rio Ferdinand. « Je l’aime pour son charisme et sa manière de gérer sa défense. Mais je préférai rester moi-même », souhaite-t-il. Très adulé par ses coéquipiers et sollicité par plusieurs clubs, le jeune défenseur aux grandes ambitions footballistiques rêve de porter les couleurs de l’équipe nationale camerounaise et conduire son pays au firmament comme Roger Milla en 1990. Ce qui fait dire Danedjo, un ami de longue date, qu’« avec cet esprit positif et évolutif, c’est un jeune qui est destiné à la réussite. Je vois en lui le succès ». Il n’est pas exclu de le voire convoquer pour une sélection à l’équipe nationale du Cameroun. Vivement le grand jour !

Frank William BATCHOU

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