Un gréviste de la faim transporté d’urgence à l’hôpital

Société – Revendication

Yaoundé

Pour sa non-admission au concours d’entrée à l’Ecole des sciences de l’information et de la communication (Esstic), Thierry Minlend avait enclenché une grève de la faim depuis deux semaines.

Un gréviste de la faim transporté d’urgence à l’hôpital

Joseph Minlend pendant sa grève

Le record de jeûne est encore, jusqu’ici, détenu par Jésus Christ. Thierry Minlend qui a tenté d’en faire autant n’y est pas parvenu. Son jeûne n’a pas été une occasion pour lui de raffermir sa foi mais pour protester contre les résultats du concours de l’Esstic dont-il n’a pas été admis et parle de manipulation. Il est environ 11 heures ce mercredi 25 novembre 2009 lorsqu’une ambulance du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Yaoundé gare à l’entrée de l’Esstic. Ceci à la demande du Pr. Charles Boyomo Assala, le directeur de cette école. Puisqu’il a constaté que l’état de santé du gréviste de la faim s’amenuisait. Arrivé sur les lieux le plutôt possible et après une négociation de courte durée entre l’équipe de médecins et Thierry Minlend, ce dernier a consenti d’être conduit au Chu. Des informations en provenance du Chu, il s’avère que son état de santé bien qu’ayant pris un sérieux coup reste cependant stable.

Sa grève de la faim devant les locaux de l’Esstic a duré deux semaines. Et pour cause, Thierry Minlend dit protester contre les résultats d’admission dans cette école. Selon lui, ces résultats comportent des irrégularités depuis trois ans, période au cours de laquelle il a présenté le concours de cette école sans succès. Il pense que certains faits justifient une annulation du concours. Comme exemple, il cite le fait que seules dix-neuf personnes ont pu trouver leurs noms sur la liste des candidats admis affichée au babillard. Alors qu’ « aucune information réduisant ou augmentant le nombre des candidats n’a été  rendue publique. Des candidats inscrits sur la liste d’attente pour des cas de désistement ont été admis d’office. Sur quels critères ont-ils été admis ? Ce d’autant plus que l’Esstic à un budget qui est fonction de sa capacité d’accueil. Il y a un sentiment d’injustice face à cette contradiction. J’estime qu’il y a opacité dans la publication des résultats du concours », affirme Joseph Thierry Minlend qui, durant son mouvement de grève de la faim, a bénéficié du soutien de nombre d’étudiants. Ces derniers lui apportaient eau et biscuits pour tenir le coup.

Il certifie avoir rencontré les responsables de l’Esstic pour n’offusque voir ses copies afin de comprendre son échec à répétition. Une requête rejetée. D’où le début d’une grève solitaire de la faim. Pourtant, de nombreux candidats malheureux ont reconnu avec lui que de forts soupçons d’irrégularité ont émaillé ce concours. On se souvient qu’il y a quelques temps, le directeur de l’Esstic et son adjoint ont connu une mésentente qui a été rendue publique. Celle d’une brouille née de la publication des résultats dudit concours, entre autres. Le directeur avait refusé de signer les résultats qui lui ont été transmis par son adjoint. Il se murmure aussi au sein de l’Esstic que lors de la réunion du jury de délibération, certains membres auraient présentés des procès verbaux différents dont les erreurs matériels ont été désignées comme justificatif. Personne ici n’ose se prononcer. Compte tenu de ses éléments, Thierry Minlend peut-il espérer une admission à l’Esstic après son passage à l’hôpital ? Seul le temps nous le dira.

Frank William BATCHOU

A Yaoundé